Impacts de la pollution lumineuse sur la biodiversité forestière

Association Environnement Fausses-Reposes
31 octobre 2024 par
Impacts de la pollution lumineuse sur la biodiversité forestière
Sauvegarde Forêts IdF

Le jour de la Nuit


Qu'est-ce que le "Jour de la Nuit" ? C'est une journée, située mi-octobre, dont l'objectif est le suivant :


"En rejoignant cette grande action festive et participative, les différents acteurs

s’impliquent dans une grande marche vers la préservation de l’environnement, de la nuit et de la biodiversité tout en luttant contre le gaspillage énergétique."


Cet événement est destiné à faire réfléchir aux problèmes de l’excès d’éclairage nocturne, souvent qualifié de pollution lumineuse, qui nécessitent une fois qu'on les a compris, la mise en place de démarches de limitation des éclairages non indispensables. 

Si l'accent a surtout été mis sur la sobriété énergétique qui en découle, on a peut-être trop mis de côté les impacts de la pollution lumineuse sur la biodiversité, et les solutions envisageables de ce point de vue.


L'association Environnement Fausses-Reposes (EFR) s'intéresse aux impacts de l'excès de lumière en lisière de l'écosystème forêt ; une lisière forestière est un milieu, de plusieurs dizaines de mètres de large, particulièrement riche et intéressant d'un point de vue faunistique et floristique (il s’agit ici d’une interface forêt / milieu urbanisé).

Par exemple, il y a des chauves-souris qui exploitent comme terrains de chasse les lisières, d'autres les milieux boisés, d'autres des milieux ouverts... Toutes les espèces ne seront donc pas impactées de la même façon, l'étude des différentes situations doit être assez fine.


Le point de départ de la réflexion nous a été proposé par différents articles scientifiques récents :

Depuis la formation de la Terre (4,5 milliards d'années) et depuis que la vie est apparue sur Terre (3,8 milliards d'années), qu'elle s'est développée et a évolué, le contexte a toujours été le même : une alternance de jour et de nuit. Or nous, les êtres humains, avons perturbé cette organisation avec trop d'éclairage artificiel, générant donc, en particulier en milieu urbain, une véritable pollution lumineuse.


Les animaux et les végétaux ont des cycles de vie qui nécessitent l'alternance jour / nuit ; la lumière artificielle nocturne provoque des modifications de leur physiologie et de leur comportement qui peuvent être désastreuses pour les êtres vivants sauvages.


Quelques exemples :

  • Un réverbère éclairé la nuit en lisière de forêt - des insectes sont attirés par sa lumière - des chauves-souris habituellement lucifuges vont venir, attirées par les insectes pour les manger... 

Cet éclairage a provoqué plusieurs perturbations : modification de la répartition des insectes, on peut penser qu'il y en aura moins à l'intérieur de la forêt pour les chauves-souris qui ne s'approcheront pas ; modification du comportement des chauves-souris.

  • Un grand chêne près d'un réverbère éclairé la nuit, en lisière de forêt : un côté de l'arbre est éclairé, l'autre côté est dans le noir. Or les feuilles ont des capteurs de lumière, et fabriquent de la matière organique (photosynthèse) le jour ; si de la lumière éclaire les feuilles la nuit, la photosynthèse va se poursuivre ; la phase de "repos" n'aura pas lieu.

Il n'est pas difficile d'observer sur ce chêne, qu'en automne, les feuilles restent vertes plus longtemps dans la partie éclairée, alors qu'elles tombent de la partie qui est dans le noir la nuit ; le débourrement des bourgeons a lieu nettement plus tôt du côté où l'arbre est éclairé la nuit.


De très nombreux autres exemples peuvent être pris, voir les articles ci-dessous.

Il nous faut agir, pour protéger les êtres vivants, animaux et végétaux des excès de lumière artificielle très destructeurs :

Étudier les trames verte, bleue et noire pour connaître les réseaux écologiques, c'est à dire savoir où se trouvent les réservoirs de biodiversité et les corridors qui les relient.


Il faut restreindre le nombre de points lumineux, réduire si possible les périodes d'éclairage, utiliser des lumières orange-rouge, éclairer à trois mètres du sol, pas plus.



Sources :




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